top of page
Gros plan sur un chat

Veto’Oeil : les pathologies oculaires fréquentes chez le chien

Tout rendez-vous non annulé 24 heures à l'avance ou non honoré ou non excusé sera facturé 17€ TVAC.

L’entropion

L’entropion est une malposition de la paupière : il s’agit d’un enroulement de la paupière supérieure et/ou inférieure vers la cornée. Cet enroulement de la paupière entraine le frottement des cils contre la cornée qui est fragile. Il peut être congénital (c’est-à-dire présent dès la naissance, les premiers symptômes se développant entre 3 et 6 mois d’âge) ou acquis. Dans ce cas, ils sont consécutifs à une douleur oculaire ou sont les séquelles d’une plaie des paupières.

Entropion

Ce frottement va se manifester tout d’abord par une conjonctivite. L’œil est rouge et il pleure en permanence malgré les différents collyres que vous pourriez lui appliquer. Les symptômes peuvent aussi être plus sévères :

  • Un voile blanchâtre apparaît sur la cornée.

  • Un ulcère de cornée peut se développer entrainant une douleur très forte (votre chien semble gêné, cligne de l’œil, fuit la lumière forte).

  • Enfin, le stade ultime est une perforation de l’œil avec panophtalmie (infection de l’œil dans sa totalité). À ce stade, l’œil est définitivement perdu.

Dans certains cas moins sévères, il ne se développe pas d’ulcère, mais une pigmentation apparaît sur la cornée, avec pour résultat à moyen terme, une perte de la fonction visuelle.

C’est une affection grave, mais curable : l’acte est obligatoirement chirurgical. Il faut repositionner la paupière de façon à retrouver un contact normal avec la cornée. On règle ainsi le problème à sa base. Ceci évitera toutes les conséquences citées ci-dessus et permettra de conserver à la fois l’œil et la vision.

Toutes les races peuvent être atteintes par cette affection, mais certaines sont prédisposées comme le bulldog anglais, le chow-chow, le pointer, le retriever, les races molossoïdes, le shar-pei. Chez ce dernier, l’entropion peut être spectaculaire comme le montrent les photos ci-dessous.

La rougeur oculaire

La rougeur oculaire est l’une des modifications oculaires les plus courantes. Sa signification n’est pas très spécifique. La rougeur peut accompagner de très nombreuses maladies oculaires, de la plus bénigne comme une conjonctivite à la plus grave comme un glaucome aigu.

rougeur oculaire

Le diagnostic nécessite un examen attentif de l’œil avec localisation de la rougeur (conjonctive, cornée, chambre antérieure, iris), contrôle de la sécrétion lacrymale, mesure de la pression intra-oculaire, examen des réflexes oculaires, observation des structures oculaires externes et internes de l’œil à la recherche d’un corps étranger, d’une trace de traumatisme ou d’autres symptômes associés comme un œdème de cornée, un déplacement du globe oculaire, un déplacement du cristallin ou une tumeur. Enfin, il ne faut pas oublier que l’œil qui subit une inflammation peut être le témoin d’une maladie générale.

La conjonctivite

La douleur est absente ou modérée. En dehors de la rougeur conjonctivale avec parfois présence de follicules, d’un corps étranger, de sécrétions séreuses, muqueuses ou plus ou moins purulentes, les structures oculaires sont normales. Une insuffisance lacrymale débutante peut également se compliquer de conjonctivite.

La kératite

La rougeur conjonctivale s’accompagne d’une rougeur cornéenne avec présence anormale de vaisseaux dans la cornée normalement complètement transparente et non-vascularisée. Différents signes peuvent accompagner la rougeur cornéenne comme un œdème de la cornée d’aspect blanchâtre, une pigmentation ou un ulcère (perte de substance plus ou moins profonde et étendue de la cornée). Toute atteinte cornéenne nécessite des soins adaptés très rapidement pour préserver la transparence de la cornée et lors d’ulcère éviter sa perforation. Une insuffisance lacrymale importante peut se compliquer de kérato-conjonctivite avec d’abondantes sécrétions muco-purulentes, rougeur conjonctivale et cornéenne jusqu’à une pigmentation marquée avec perte de transparence de la cornée.

L’uvéite

La rougeur conjonctivale s’accompagne de signes de l’inflammation intra-oculaire comme un œdème de la cornée qui perd sa transparence, un trouble du liquide intra-oculaire, un aspect rouge, terne de l’iris ou une pupille serrée. L’œil a un aspect voilé ou trouble. La pression intra-oculaire est souvent modifiée. L’origine peut être traumatique, infectieuse ou parasitaire et il s’agit d’une affection qui peut mettre gravement en danger la vision. Une maladie générale est souvent en cause, notamment chez le chat.

Le glaucome

La rougeur oculaire conjonctivale est souvent intense avec de gros vaisseaux tortueux dans les glaucomes aigus. L’animal est souvent très abattu tellement la douleur oculaire est intense. L’œil est souvent fermé et difficile à examiner pour le propriétaire auquel l’atteinte oculaire peut échapper. La pression intra-oculaire est élevée. La cornée peut perdre sa transparence du fait de l’œdème. Des modifications intra-oculaires peuvent être décelées comme une dilatation de la pupille avec perte des réflexes oculaires, un déplacement du cristallin, une inflammation intra-oculaire ou la présence d’une tumeur intra-oculaire.

Le glaucome désigne un ensemble complexe d’affections aboutissant à une augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil, ce qui peut rendre l'animal aveugle à terme. Le nerf optique, qui transporte l’information visuelle depuis la rétine vers le cerveau, est la structure la plus sensible aux élévations de pression intra-oculaire, et des dégâts irréversibles sur la vision peuvent survenir en peu de temps, et ce d’autant plus que la pression intra-oculaire est élevée et que son augmentation est brutale. La vision peut dans certains cas être définitivement abolie en 48 heures sans traitement.

Un diagnostic et une gestion thérapeutique très précoces sont requis pour préserver la fonction visuelle. Il s’agit d’une urgence absolue. En cas d’erreur de diagnostic, ou d’absence de contrôle de la pression intra-oculaire par le traitement, les glaucomes mènent inévitablement à la cécité, voire la perte du globe oculaire. Plusieurs races sont prédisposées : l’akita inu, le bichon frisé, le caniche, le chihuahua, le flat-coated retriever, le golden retriever, le jack russell terrier, le Labrador, le teckel…

Les causes du glaucome chez le chien

Chez le chien, les glaucomes peuvent être congénitaux, primaires ou secondaires. Les glaucomes congénitaux sont rares dans cette espèce. Ils sont la conséquence d’anomalies graves du développement de l’œil présentes dès la naissance. Les chiots sont habituellement présentés à un jeune âge (3 à 6 mois) avec l’apparition brutale d’une hydrophtalmie (augmentation de volume du globe oculaire) et d’une opacification de la cornée. L’affection peut atteindre un ou deux yeux.

Les glaucomes primaires sont héréditaires. Les races chow-chow, shar-pei, cocker américain, basset hound, et boston terrier sont considérées comme les races les plus touchées, bien que beaucoup d’autres puissent l’être. L’affection résulte d’un défaut de conformation présent dès la naissance des structures qui permettent à l’humeur aqueuse (liquide remplissant la partie antérieure de l’œil) de s’écouler en dehors de l’œil, mais les animaux ne sont généralement malades qu’entre l’âge de 5 et 12 ans, et ce de façon généralement brutale. La perte de vision peut être définitive en quelques jours. Dans ces cas, le glaucome est toujours bilatéral, mais les deux yeux sont rarement affectés au même moment, et plusieurs jours à plusieurs années peuvent séparer l’atteinte des deux yeux. Chez le chat, ce type de glaucome est exceptionnel.

Les glaucomes secondaires résultent d’une maladie intra-oculaire déjà présente, et qui peut dans certains cas se compliquer d’un glaucome. Ces affections sont nombreuses et incluent les cataractes, les luxations de cristallin, les épanchements de sang dans l’œil, des tumeurs intraoculaires et les uvéites (inflammation intra-oculaires). Chez le chat, la majorité des cas de glaucome est secondaire à une inflammation intra-oculaire (uvéite) chronique. Enfin, le glaucome peut également représenter une complication postopératoire d’une chirurgie intra-oculaire.

Quels sont les signes d’appel du glaucome chez le chien ?

Le glaucome, lorsqu’il est aigu, est souvent une affection très douloureuse pour le chien. Les signes de douleur oculaire peuvent se manifester par une diminution de l’ouverture des paupières et une augmentation de la fréquence de clignement de celles-ci, un larmoiement, une rougeur oculaire, une modification d’aspect de l’œil. En outre, il est fréquent que les animaux présentent des signes d’atteinte de l’état général comme de l’anorexie, de l’abattement et un manque d’entrain. L’intensité des signes d’appel décrits est directement proportionnelle à l’intensité de l’hypertension oculaire, et les stades débutants passent souvent inaperçus.

L’examen ophtalmique en cas de glaucome

Le premier objectif de l’examen est de déterminer le potentiel visuel de l’œil atteint. L’examen neuro-ophtalmique est donc indispensable. Toutefois, une étude récente a démontré que les chiens atteints de glaucome aigu avec des réponses négatives étaient susceptibles de recouvrer une fonction visuelle résiduelle dans les jours qui suivent, lorsqu’un traitement médical et/ou chirurgical agressif est instauré tôt dans l’évolution de la maladie.

La mesure de la pression intra-oculaire par tonométrie dans chaque œil est indispensable pour confirmer l’affection et déterminer, en fonction de la valeur obtenue, la gravité de celle-ci. Les mesures habituelles ou physiologiques chez le chien sont généralement comprises entre 7 et 24 mm Hg. Dans certains cas de glaucome aigu, la pression intra-oculaire peut parfois excéder 70 mm Hg ! De telles valeurs seraient insupportables chez l’homme, chez qui des pressions de 40 mm Hg sont associées à de fortes migraines. Enfin, il est très important d’examiner l’autre œil. Un examen gonioscopique et une échographie doivent être réalisés sur cet œil afin de déterminer s’il est susceptible de développer un glaucome également.

Quels sont les traitements du glaucome ?

Les objectifs du traitement sont de préserver ou de rétablir la fonction visuelle en « normalisant » la pression intra-oculaire, ainsi que de soulager l’animal de la douleur qu’il ressent. L’instauration rapide d’un traitement est essentielle pour les raisons mentionnées avant. En urgence, une hospitalisation est souvent nécessaire pour initier le traitement sous forme de perfusions et d’injections intraveineuses. Il est fréquent qu’une combinaison de plusieurs traitements médicaux, puis d’un traitement médical et d’une gestion chirurgicale soit nécessaire. Le choix des molécules et des protocoles dépend de la cause et du stade du glaucome (notamment, si la fonction visuelle est récupérable ou définitivement abolie).

Il est également important de préciser aux propriétaires de chiens atteints de glaucome primaire que l’affection n’est pas curable, et que dans le meilleur des cas, la fonction visuelle pourra être préservée et la pression intra-oculaire maintenue dans des valeurs « normales » pour une durée variable. Les glaucomes secondaires (habituellement unilatéraux) peuvent parfois être traités, voire guéris et la vision préservée si la cause sous-jacente est identifiée rapidement et peut être correctement traitée.

Dans de nombreux cas, la gestion thérapeutique à long terme du glaucome passe par un traitement chirurgical, dans la mesure où le traitement médical seul est rarement efficace à long terme pour contrôler la pression intra-oculaire. Lorsque la fonction visuelle est préservée ou récupérable et que la cause du glaucome est primaire, le choix s’oriente vers l’implantation d’un gonio-implant ou un traitement au laser diode. Lorsque la fonction visuelle est abolie de manière irréversible, et que la pression intra-oculaire n’est pas bien contrôlée par le traitement médical, le choix peut s’orienter vers l’implantation intra-oculaire d’une prothèse, voire une énucléation. Enfin, lorsque le glaucome est secondaire à une instabilité du cristallin, la chirurgie d’extraction du cristallin est souvent indiquée en début d’évolution de la maladie.

Quel est le pronostic en cas de glaucome ?

Bien que de nombreux cas de glaucomes puissent être gérés de façon efficace pour une période donnée, le pronostic visuel à long terme est bien souvent très réservé. La réponse initiale au traitement entrepris en urgence représente habituellement un facteur pronostic, au moins à moyen terme. Avec une thérapeutique médicale et/ou chirurgicale agressive, beaucoup d’animaux conservent la fonction visuelle sur l’œil atteint durant plusieurs mois voire plusieurs années. Toutefois, même avec une gestion efficace en urgence, le glaucome est souvent une maladie progressive et incurable.

La kérato-conjonctivite sèche

La kérato-conjonctivite sèche est une affection secondaire à une insuffisance de sécrétion de larmes par la glande lacrymale. Or, le rôle des larmes est de protéger l’œil. En effet, les larmes lubrifient, nourrissent la cornée et protègent contre les agents microbiens.

kérato-conjonctivite sèche

Une insuffisance en larmes conduit par conséquent à une conjonctivite infectieuse, une kératite, voire à des ulcères cornéens. L’œil apparaît alors rouge, sale, sec, quelquefois douloureux. Après quelque temps, cette affection peut même conduire à une cécité.

Le traitement consiste à traiter l'infection, s'il y en a une, avec un collyre antibiotique. Des larmes artificielles sont prescrites dans le but de compenser le manque de larmes naturelles. Enfin un traitement à base d'immuno modulateur est administré. Son but est de stimuler la sécrétion de larmes naturelles par la glande lacrymale. Un suivi régulier de la sécrétion lacrymale est important.

La luxation de la glande lacrymale accessoire

La glande nictitante est une glande lacrymale normalement enfouie à la base de la « troisième paupière » (membrane blanchâtre dans le coin interne de l’œil de votre chien). Il arrive que la glande change de position pour des raisons encore inconnues.

luxation de la glande lacrymale accessoire

Les animaux sont affectés dès le jeune âge (moins de 2 ans) et parfois même dès l’âge de 2 mois. Certaines races sont prédisposées (cockers américains, beagles, bouledogues anglais, lhassa apsos, pékinois, shar-peis et certaines grandes races à paupières tombantes), mais tous les animaux sont susceptibles de présenter cette pathologie.

Le traitement est chirurgical. Il consiste à replacer la glande dans sa position d’origine et de l’y fixer. En aucun cas, il ne faut procéder à son excision, car le chien risquerait de développer dans les mois qui suivent une sécheresse définitive de l’œil. Bien que cette chirurgie ne soit pas une urgence, il est conseillé de ne pas attendre pour procéder à l’intervention (sauf chez les très jeunes chiens), car une fois luxée et exposée à l’air, aux poussières et agents infectieux, la glande va s’irriter et s’enflammer. La conjonctive sera aussi enflammée et produira du mucus qui pourra prendre un aspect jaune-vert lors d’infection. De plus, les larmes vont s’écouler sur la paupière et l’irriter à son tour.

La glande luxée et enflammée est une source d’inconfort pour le patient. Votre chien peut arriver à se frotter l’œil, et si tel est le cas, cela peut engendrer des complications comme des ulcères de cornée ou des lésions de la glande ou des paupières.
Quand aucune chirurgie n’est effectuée et que la glande reste exposée longtemps, elle va se fibroser, s’atrophier et perdre sa capacité à produire des larmes avec comme conséquence un risque de sécheresse oculaire.

La cataracte

Qu’est-ce qu’une cataracte ?

cataracte et sa chirurgie

Le cristallin est une lentille biconvexe transparente. Cette transparence permet à la lumière de parvenir jusqu’à la rétine. Son rôle est, tout comme chez l’homme, de permettre aux animaux « d’accommoder » afin d’avoir une vision nette en toutes circonstances. La cataracte est l’opacification du cristallin. Il s’agit d’une affection assez fréquente qui touche toutes les races sans limites d’âge ou de sexe.

Elle peut survenir brutalement ou évoluer sur plusieurs années et peut affecter tout ou une partie du cristallin. Dans la majorité des cas, les 2 yeux sont touchés, mais il n’est pas rare de constater des cataractes unilatérales.

Quels sont les symptômes de la cataracte ?

Au début : le chien montre seulement une forte sensibilité à la lumière intense et un reflet bleuté apparaît au niveau de l’œil. La vision du chien n’est pas encore diminuée. Progressivement, le cristallin prend un « aspect blanc » ; l’acuité visuelle du chien va diminuer, il peut se cogner dans les meubles si l’éclairage ambiant est faible et sa démarche va devenir hésitante dans un environnement qui lui est mal connu.

Quand l’évolution est progressive et lente, cela permet à l’animal de s’adapter. Il va compenser la perte visuelle par une augmentation de son acuité auditive et olfactive. L’ouïe et l’odorat étant déjà les sens les plus développés chez le chien. Il peut se sentir à l’aise dans son environnement quotidien, et même dans le jardin. En laisse, dans la rue, sur un trajet connu, il pourra ne pas être trop gêné. C’est pour ces raisons que son maître peut ne se rendre compte qu’assez tardivement que son compagnon a un sérieux déficit visuel.

Par contre, s’il fait sombre ou si le lieu lui est inconnu, il sera hésitant et handicapé. Il peut se cogner dans les meubles et sa démarche va devenir hésitante. Le chien change de comportement, devient plus calme, voire prostré dans son coin ou collé aux jambes de ses maîtres. Parfois, il peut devenir agressif. À un stade avancé : le cristallin, totalement opaque, apparaît blanc au travers de la pupille.

Quelles sont les causes de la cataracte chez le chien ?

Les causes de la cataracte sont multiples et parfois inconnues. Parmi les causes connues, on cite :

  • Les cataractes héréditaires, plus fréquentes chez certaines races telles les bergers allemands, les caniches, les labradors et les golden retrievers par exemple. Les débuts peuvent être précoces et toucher les animaux dès l’âge de 5 ans.

  • Les cataractes congénitales (présentes à la naissance ou dès le très jeune âge) et, dans ce cas, souvent associées à d’autres anomalies oculaires.

  • Les cataractes traumatiques apparaissent dans les suites d’un choc ou d’un corps étranger ayant pénétré dans l’œil. L’évolution est le plus souvent accélérée. Il est donc important en cas de blessure à l’œil de consulter rapidement un vétérinaire.

Les cataractes secondaires sont dues à :

  • une uvéite : inflammation chronique de l’uvée (partie de l’œil qui comprend l’iris et les tissus avoisinants),

  • à un décollement de la rétine négligé et ancien,

  • à un diabète non ou mal soigné.

La cataracte sénile, touche le chien âgé. Elle est due au vieillissement normal du cristallin. C’est la plus fréquente. Elle commence vers l’âge de 7 à 8 ans. Elle peut être légère, modérée ou sévère suivant les animaux et l’âge d’apparition.

Que faire en cas de cataracte chez le chien ?

Une fois le processus d’opacification commencé, celui-ci est irréversible et conduit inéluctablement à la cécité. Mais la cataracte du chien n’est plus une fatalité. Il n’existe aucun traitement médical qui permette de soigner une cataracte, mais l’évolution des techniques chirurgicales permet de nos jours d’opérer les chiens avec un fort pourcentage de réussite.

Les examens pré-opératoires

Avant toute chirurgie, le vétérinaire doit s’assurer que le chien est apte à subir cette intervention :

  • Un bilan de santé pré-opératoire (prise de sang, examen cardio-vasculaire) est nécessaire afin d’estimer si le patient supportera l’anesthésie et l’intervention, surtout s’il s’agit d’un animal âgé.

  • Des examens pré-opératoires approfondis de l’œil sont indispensables pour s’assurer du bien-fondé de la chirurgie ; il s’agit de déterminer si une autre affection met en jeu le pronostic de l’opération. Pour cela, on réalise une échographie oculaire et un ERG (électrorétinogramme). Cet examen doit se pratiquer sous anesthésie et consiste à mesurer l’activité électrique de la rétine, tout comme on mesure celle du cœur (électrocardiogramme) ou celle du cerveau (électroencéphalogramme). Par exemple, certains caniches peuvent présenter à la fois une cataracte sénile et une dégénérescence de la rétine. Ces chiens sont malheureusement aveugles sans possibilité de traitement.

  • Le traitement préalable de toute affection chronique (otite, dents…) est absolument indispensable avant toute intervention à l’intérieur de l’œil.

  • S’assurer de la coopération du propriétaire (ne va-t-il pas oublier de donner le traitement ?) et du chien (va-t-il se laisser soigner ?), car le traitement post-opératoire est astreignant et long.

Quelle chirurgie en cas de cataracte ?

Si les résultats des examens pré-opératoires sont favorables, l’opération peut être programmée. À la différence de l’œil humain, celui de nos animaux de compagnie réagit violemment à toute chirurgie. Pour prévenir et contrôler cette réaction, un traitement sous forme de collyres associé à un traitement général est administré pendant 8 à 10 jours avant l’opération.

La chirurgie se pratique sous anesthésie générale. L’anesthésie gazeuse procure sécurité et flexibilité. Elle s’effectue sous microscope opératoire selon, la plupart du temps, la technique de phaco-émulsification. Par cette technique, le noyau du cristallin est fragmenté grâce à une sonde émettant des vibrations très rapides directement dans l’œil. Le cristallin est ainsi pulvérisé et aspiré par la sonde. Cette technique moderne est identique chez l’homme et chez le chien. 

Dans la plupart des cas, le cristallin enlevé est remplacé par une lentille artificielle pour rétablir une vision quasi normale. Idéalement, le chien doit rester hospitalisé 24 heures afin de surveiller régulièrement la pression intra-oculaire et sauf complication, il retourne chez lui dès le lendemain. Afin d’éviter tout grattage intempestif, il doit être porteur d’une collerette protectrice qu’il gardera environ une semaine.

Quelles sont les suites d’une opération de la cataracte chez le chien ?

Les soins post-opératoires comprennent des collyres à appliquer localement pendant plusieurs mois et des comprimés anti-inflammatoire et antibiotique sur environ deux semaines. Si tout se passe bien pour 8 chiens sur 10, il faut garder en mémoire les éventuelles complications de cette chirurgie qui sont principalement :

  • le glaucome ;

  • le décollement de rétine ;

  • l’inflammation, l’infection, l’hémorragie intra-oculaire.

Un suivi rigoureux post-opératoire est donc impératif afin de détecter toute complication et d’y pallier au mieux.

Le traitement de la cataracte chez le chien a fait beaucoup de progrès et tous les chiens peuvent en profiter, essentiellement les plus jeunes. En effet, la cataracte sénile, bien qu’étant une affection fréquente chez les chiens âgés, la lenteur de son évolution permet à l’animal de s’adapter et de continuer à bien vivre auprès de maîtres et maîtresses attentifs à son bien-être. Il ne faut pas oublier que le chien fait davantage confiance à son odorat (extrêmement développé) qu’à sa vision (moins bonne que la nôtre, même chez le jeune chien).

L'oeil malade en images

Vous constatez une baisse de vision ou une modification de la couleur d’un œil de votre chien ?
Prenez rendez-vous aujourd’hui ! 

bottom of page